Et si on continuait de tout remettre en question ?
« Y en a qui ont vraiment pas mieux à faire que de créer des polémiques pour tout ». C’est un commentaire / (faux) argument que je reçois de plus en plus sur Instagram, que ce soit sur mon compte @gala.avz ou sur @sorcieretamere. Après le #notallmen ou le « y a plus grave », c’est le nouvel argument à la mode, pour éviter de remettre en question ses comportements et continuer de cautionner un système injuste et violent.
Et si on continuait de tout remettre en question ?
Je remettrai toujours tout en question, tout le temps. Je l’ai toujours fait, d’aussi loin que je me souvienne. Je n’ai jamais rien pris pour argent comptant, au grand dam de mes profs et de la majorité des adultes qui croisaient mon chemin. On m’a très souvent reproché de créer des polémiques sur tout et rien. Je ne peux pas m’en empêcher, je n’arrive pas à faire autrement, tout simplement parce que je trouve ça dangereux, de ne pas remettre en question ce qu’on nous apprend.
Au moment des élections, ma grand-mère me disait qu’elle votait pour un certain parti, parce que son père avait toujours voté pour ce parti là. C’est quelque chose que je n’ai jamais compris. Je crois que c’est une question de génération. On leur a appris à faire comme on leur disait de faire. Ma grand-mère n’a jamais remis en question ce que les instits, les médecins et les curés lui disaient. Leur parole était la vérité absolue. Je pense ne pas me tromper en disant que c’est en train de changer. Heureusement. Grâce à un accès de plus en plus facile à l’information, on commence à remettre de plus en plus de choses en question.
En ce sens, je pense que de ne pas se questionner et remettre en question ce qu’on nous apprend est dangereux parce que ça laisse place à la pensée unique et ça en laisse très peu à la différence. Cela brime notre réflexion, notre capacité à réfléchir par nous-même et à avoir une opinion qui nous est propre. Cela nous empêche d’être nous-mêmes, avec tout ce qui fait notre singularité. Alors pour moi, c’est dangereux, de ne pas se questionner. Et ce peu importe le sujet finalement.
C’est stimulant, de se questionner
Au delà du danger, je trouve cela terriblement ennuyeux. C’est stimulant de se questionner, ça éveille la curiosité, ça ouvre à de nouvelles perspectives. Bien sûr que ce n’est pas toujours facile, c’est parfois épuisant et déstabilisant. Mais c’est important. C’est important parce que ça permet d’aiguiser notre esprit critique, de nourrir ses réflexions, d’apprendre à réfléchir par soi-même. De savoir pourquoi on fait les choses, de les faire pour les bonnes raisons ou du moins ses raisons à soi. Cela permet de découvrir de nouvelles choses, qui, si elles semblent inconfortables sur le moment, sont parfois finalement plus intéressantes et permettent d’atteindre ou du moins se rapprocher de son idéal à soi. Cela permet de construire sa vérité, son individualité et de cultiver sa différence. Et c’est beau la différence. Pour moi, c’est tout ce qui compte, la différence.
Alors remettez tout en question, tout, tout le temps. C’est important. On se fiche de créer des polémiques “pour rien”. D’ailleurs, parfois, peut-être que ce sera effectivement pour rien. Mais on aura le mérite d’avoir essayé, de s’être questionné, et mieux : ça nous donne des arguments sur le pourquoi du comment on reste sur ses positions. On le fait pour les bonnes raisons et on est plus que jamais sûr.e de soi, des raisons pour lesquelles on le fait.
Se questionner, pour moi, c’est évoluer et se donner la chance d’évoluer dans le bon sens. Le bon sens, c’est celui qui est le votre. Ecoutez-vous, questionnez-vous, réfléchissez … Et kiffez !
Si vous souhaitez aller plus loin sur le sujet, nous en parlons avec mon amie Roxane du média DearLobbies, que j’ai interviewée pour un épisode de mon podcast Entre Nous (dispo sur toutes les plateformes d’écoute) !
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