Les alternatives au Bio
Des concepts tels que celui de l’agriculture biologique existent depuis un petit moment, sans qu’on les connaisse vraiment. Je suis une adepte du bio, il ne me viendrait plus à l’esprit d’acheter conventionnel. Je suis persuadée que l’agriculture biologique est la réponse a beaucoup de nos problèmes actuels. Cependant, il existe des alternatives au bio.
Si le bio est le concept qui répond le plus à mes besoin … Certaines personnes ne peuvent pas en dire autant. Et je pense que ce qui pose le plus problème, c’est au niveau du prix. Les autres “types” d’agriculture ne me correspondent pas forcément, mais je pense qu’il est important pour tout le monde de savoir qu’ils existent et qu’on a le choix.
Les tomates de ma mamie
Les plus rigoureuses
Agriculture Biologique
L’agriculture biologique est l’une des plus rigoureuses et l’une des plus encadrées. La mention “biologique” ne peut être utilisée sans label et sans certification. L’agriculture biologique est respectueuse de l’environnement, de la biodiversité, du bien-être animal et du consommateur.
Elle s’inscrit dans une démarche opposée à l’agriculture intensive. Elle préserve la biodiversité en proposant plusieurs variétés de légumes, elle réduit son impact environnemental en interdisant l’utilisation de produits polluants tels quel les pesticides et les prix sont plus élevés car équitables envers le producteur.
Où la trouver : dans tous les magasins bio et dans les rayons bio des supermarchés.
Biodynamie
L’agriculture biodynamique est très rigoureuse et se place au niveau de l’agriculture biologique. Ce n’est pas une alternative au bio d’un point de vue du prix. Elle considère la ferme et le domaine agricole comme un organisme vivant. Elle encourage l’usage de préparations à base de plantes en substitut aux pesticides.
La biodynamie se base sur 4 grands thèmes : travail du sol, fertilisation, rotation et respect des animaux. Elle part du principe que la nature a tellement été abîmée, qu’elle n’est plus en mesure de se guérir elle-même. L’agriculture biodynamique requiert des connaissances très approfondies. Elle met en place des techniques agricoles particulières telles que le respect d’un calendrier des rythmes cosmiques pour les périodes de semis ou de travail du sol.
Où la trouver : en magasin bio.
Agroécologie
L’agroécologie n’est pas une technique dont on bénéficie énormément en France, mais elle est primordiale pour lutter contre la famine. Pierre Rhabbi l’a mise en place pour nourrir les plus démunis et leur donner accès à l’autonomie alimentaire.
L’agroécologie est un mélange de techniques très respectueuses de la nature. Elle démontre qu’il est possible de produire dans n’importe quelles conditions. En effet, elle permet de refertiliser les sols, de lutter contre la désertification, de préserver la biodiversité et d’optimiser l’usage de l’eau.
Où la trouver : dans les pays les plus défavorisés principalement. Certaines fermes pratiquent l’agroécologie en France, se renseigner directement auprès des producteurs.
Agriculture intégrée
L’agriculture intégrée privilégie les techniques naturelles à l’utilisation de produits chimiques. Elle est respectueuse de l’environnement et de la santé, tout en maintenant des productions économiquement viables. De fait, elle se situe entre l’agriculture raisonnée et biologique.
La production intégrée est très développée en Suisse. Elle est largement subventionnée. En France, elle n’est pas soumise à un label et ne doit pas respecter un cahier des charges spécifique.
Si elle ne supprime pas complètement les pesticides comme dans le biologique, l’agriculture intégrée en limite considérablement l’usage. Contrairement à l’agriculture raisonnée, elle n’autorise leur utilisation qu’en derniers recours.
Où la trouver : le label avec une coccinelle nous indique que le produit est issu de l’agriculture intégrée. Cela dit, elle n’est pas très présente en France mais plutôt en Suisse. Voir directement auprès des producteurs dont les fermes sont estampillées agriculture intégrée.
Agriculture durable
L’agriculture durable se situe entre la production intégrée et l’agriculture raisonnée. Elle applique les principes du développement durable et s’appuie sur un cahier des charges rigoureux. Elle interdit notamment l’utilisation d’OGM et d’antibiotiques pour les animaux. L’usage de pesticides est très encadré et plus que limité.
Le but de l’agriculture durable est de garantir une production importante tout en limitant son impact sur l’environnement, en préservant la biodiversité et en évitant la pollution de l’eau et des sols.
Où la trouver : directement auprès des producteurs dont les fermes sont estampillées agriculture durable.
La plus controversée
Agriculture raisonnée
L’agriculture raisonnée est une technique agricole prenant en compte la protection des écosystèmes et qui tente de réduire son impact environnemental. Elle prend aussi en considération le bien être animal.
L’agriculture raisonnée se situe entre l’agriculture intensive et biologique. Elle n’est pas aussi destructrice que la première, mais pas aussi rigoureuse que la dernière. Elle ne fait que “limiter” l’usage de pesticides, d’OGM et d’antibiotiques pour les animaux, mais elle ne les supprime pas complètement. L’agriculture raisonnée oscille entre les techniques traditionnelles et le recours aux pesticides en cas de nécessité.
Ce type d’agriculture est très controversé, car le FARRE (Forum des agriculteurs responsables respectueux de l’environnement) est soutenu par les partenaires de l’agriculture intensive (Monsanto, BASF…) depuis sa création. La certification “agriculture raisonnée” s’obtient selon un cahier des charges comprenant 103 critères à respecter. Cependant 45 d’entre eux ne sont que de simples applications de la loi.
Où la trouver : chez certains distributeurs comme la “Filière Qualité” de Carrefour, “Terre et Saveurs” à Casino et la gamme “Filière agriculture raisonnée” pour Auchan.
Rester vigilant
Je consomme local
Ce n’est pas un type d’agriculture à proprement parler mais la philosophie locale est pour moi, un peu ambiguë. Consommer local n’a pas automatiquement un impact positif sur notre santé. Ce qui est produit en France ou dans notre région n’est pas toujours exempt de pesticides. Acheter des fraises française à Carrefour plutôt que des espagnoles ne veut rien dire. Nous sommes l’un des plus gros consommateurs de pesticides en Europe et au monde. Dans les réseaux locavores, c’est autre chose. Les produits sont souvent issus de petits producteurs et respectueux de l’environnement (donc limitant les pesticides). Mais il est préférable de se renseigner et vérifier que les fermes utilisent des techniques d’agriculture au minimum raisonnée, au mieux durable ou intégrée. Par exemple, dans les AMAP, les produits sont généralement issus de l’agriculture biologique, mais pas systématiquement. Je dois donc être vigilante, car je ne mange pas de fruits et légumes pas bio.
Où la trouver : dans les AMAP principalement et parfois en magasin bio (local ET bio).
Ce qui vient de mon jardin
Ce qui provient du jardin n’est pas forcément bio. En effet, on trouve pléthore de produits insecticides, fongicides … en grande surface. Il faut donc faire attention – on commence à être habitué – à ce que l’on achète et ce avec quoi on fait pousser nos légumes.
Et toi, quel type d’agriculture répond le plus à tes besoins ?
A bientôt,
Gala.
Jenna
10 septembre 2014 at 10 h 29 minComme d’habitude, article très intéressant !! Merci Gala ! 🙂
Gala
10 septembre 2014 at 10 h 41 minMerci ! J’ai hésité à le publier parce que je me disais que ça pouvait être un peu ennuyeux comme sujet d’article … Mais si tu dis que c’est intéressant ça me rassure 🙂 !
Karen
10 septembre 2014 at 23 h 11 minHello!
Encore un article très intéressant et inspirant, comme toujours! 🙂
Au fait, tu as donné les résultats pour le concours sur les Amandes de Californie? Ça m’a donné très envie!
À bientôt!
Gala
11 septembre 2014 at 20 h 11 minMerci 🙂 ! Je m’en occupe avant la fin de la semaine, je me suis plantée dans les +1 il faut tout que je recommence !
Tipi
14 septembre 2014 at 0 h 26 minJe me permets une petite remarque sur l’agroécologie. Ce n’est pas (encore) le mode de production prégnant en France, mais il faut savoir que c’est en marche. Le ministère de l’agriculture pousse fortement les producteurs dans cette voie et a fait de l’agroécologie son cheval de bataille. La Loi d’avenir vient d’ailleurs de passer, et a notamment pour objectif de faire en sorte que la majorité des exploitations soient engagées dans l’agroécologie d’ici 2025.
Plus d’infos ici, si vous le souhaitez 😉 : http://agriculture.gouv.fr/Produisons-autrement
Gala
14 septembre 2014 at 13 h 37 minC’est super merci beaucoup ! Je vais décortiquer tout ça 🙂 !
Colombines
31 octobre 2014 at 18 h 01 minMes parents sont agriculteurs sans estampille (il faut savoir que pour les petites structures se faire labelliser par Ecocert est très coûteux et souvent… casse-gueule, malheureusement), mais très sensibles aux alternatives telles que la biodynamie, l’agriculture biologique évidemment, et l’agroécologie. Je connais donc bien le milieu, et ça fait du bien de voir que des blogueuses parlent de ce genre de sujet, souvent méconnu. Donc merci !!